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21.5.12
Les mémoires de Taya !
L’ancien président Maouwiya nous dit-on, de son exil qatari écrit ses mémoires ! Si l’on ne peut refuser à aucun citoyen le droit d’exprimer ses opinions ni même de donner sa propre lecture des événements dont il a été témoin, l’on est en droit tout de même de s’interroger, venant de l’homme, sur l’opportunité et la pertinence de l’acte.
Les mémoires, de ce qu’on en sait, consacrent le plus souvent le couronnement d’une vie pleine d’enseignements, riche en expériences. Une vie mise au service d’un idéal, d’un projet et dont on cherche à retracer les péripéties, à redéfinir les contours et à mettre en relief les faits saillants afin de servir d’exemples, de repères, de leçons. C’est le condensé paraphé d’un itinéraire riche, d’un vécu noble et d’une histoire glorieuse.
Le passage de O/ Taya à la tête de ce pays, en dépit des contorsions nostalgiques de quelques caciques, n’a rien de particulièrement remarquable pour mériter d’être consigné.
L’homme n’a ni incarné un idéal, ni façonné un projet de société digne de reconnaissance .Sous son magistère, nous avions vécu l’une des périodes les plus abominables de notre histoire politique .Avec lui, les pires entorses à la vie, au Droit et à la bonne gouvernance. Que d’hommes massacrés ,de femmes violées ,de villages rasés, de familles meurtries, de générations forcées à l’exil ,de communautés bâillonnées. De lui ne nous reste que le vivace souvenir d’un tyran qui a sacrifié la vie sous l’autel d’une ravageuse pulsion narcissique ; celle d’une platitude vénérée, d’une négation -de toutes les négations- valorisée,promue, célébrée. De l’époque, nous portons hélas encore les stigmates d’une décrépitude sociale où la subordination et la flagornerie ont enfoncé la société dans la plus funeste corruption des hommes et des valeurs. L’ère des sujétions rigoureuses, des postures douteuses, de l’appétence pour la facilité et les facilités.
De cette période nous gardons, par delà les blessures immondes, le triste regret d’un gâchis collectif ; l’inamovible souvenir d’un engourdissement général. Rien qui vaille un mot d’éloge, une larme de repentance ! De ce legs nous cherchons depuis, à nous émanciper, à nous affranchir .Nous en colmatons les brèches, difficilement, au quotidien ; mus par l’ultime conviction que pour nous, plus que des mémoires, ce qu’il nous faut c’est une mémoire….celle qui nous rappellera à chaque fois que sur cette terre l’on a déjà payé le prix fort… de la déraison.
Ibrahima Falilou
professeur
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