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3.12.08

Monsieur Issa Mamadou DIOP, conseiller municipal de Nouadhibou : Déclaration

Monsieur Issa Mamadou DIOP, conseiller municipal de Nouadhibou, se prononce contre le Coup d’Etat mais ne réclame pas pour autant la « Restauration » du Président SIDI, dans une Déclaration dont voici un extrait :

Etant profondément attaché aux principes de la Démocratie, il m’est impossible d’adopter une autre position que celle de condamner sans équivoque toute prise de pouvoir par une autre voie que celle des URNES. C’est une position de principe sur laquelle je ne transige pas. Au demeurant, dans les deux articles que j’ai écrits entre le 09 et le 15 Août je m’étais très clairement exprimé dans ce sens. Ceci dit, « il n y a aucune politique qui vaille en dehors des réalités » ne cessait de marteler le Général De Gaulle.

Le pouvoir étant actuellement détenu par les militaires qui ne semblent pas vouloir le céder dans l’immédiat, il va bien falloir en prendre acte et entamer des négociations avec eux à un moment ou à un autre.



Le plus tôt serait le mieux, dans l’intérêt du pays Les sanctions économiques ou financières, si elles étaient prises et appliquées contre le pays, n’auraient pas l’effet escompté sur la junte au pouvoir et pénaliseraient lourdement le peuple, en aggravant ses conditions précaires d’existence, dans un contexte de profonde crise économique mondiale.

Aussi je plaide plutôt pour la poursuite du dialogue avec les nouvelles autorités jusqu’à ce qu’une solution acceptable par les principaux protagonistes soit amorcée et validée.

Pour quelle solution de sortie de crise ?

Je suis favorable à la mise en place d’un Gouvernement d’Union Nationale de Transition composé des représentants des principales formations politiques, qui serait chargé aussi de l’organisation des « Etats Généraux de la Démocratie » et des Elections générales libres et transparentes dans un délai n’excédant pas un an à compter du 31 décembre 2008. La principale mission du H.C.E. serait d’assurer la continuité de l’Etat, de garantir le bon déroulement de la nouvelle transition en se plaçant au-dessus de la mêlée et en observant une stricte neutralité vis-à-vis des partis politiques.

Le Parlement devenu une coquille vide doit être dissout et la Constitution suspendue pour être amendée. Ce schéma suppose un préalable : que le Président SIDI, par esprit de sacrifice pour l’amour de sa patrie, renonce librement et honorablement à ses fonctions de Président de la République et qu’il bénéficie du traitement réservé aux anciens Chefs d’Etat.

Quant au processus démocratique, je suis de ceux qui pensent que les partis et les hommes politiques du pays, réellement démocrates, ont été bernés par le CMJD qui a conduit de manière unilatérale la Transition Démocratique après le 03 Août 2005. Il convient donc de la reprendre sur de nouvelles bases, à travers un large débat auquel prendraient part toutes les forces politiques, les Organisations de la Société Civile du pays ainsi que des observateurs de certaines Institutions Internationales (U.A., Ligue Arabe, U.E., O.I.F…).

Les questions à traiter pourraient porter sur la nature du Régime politique, les principes de la Bonne Gouvernance, les conditions de création et de maintien des Partis Politiques, le Code Electoral, l’Unité Nationale, le système Educatif, le rôle de l’Armée dans la vie politique, un calendrier pour les Elections, etc... Aucun sujet ne devant être tabou.

Du déjà vu ? Sans doute, mais avec certains aspects négatifs en moins. Il est impératif d’apporter quelques aménagements à notre système démocratique en tenant compte de nos échecs et de nos réalités propres, en évitant de « copier coller » à l’aveuglette des modèles importés.

Personnellement je suis convaincu que les origines de la crise politique actuelle sont, en grande partie, liées aux candidatures indépendantes qu’il va falloir interdire, au scrutin proportionnel à revoir, au « nomadisme » des élus des partis qu’il faudra freiner. Par exemple, un élu du peuple qui abandonne son parti, qu’il démissionne ou bien qu’il en soit exclu, devrait perdre du même coup son siège qui demeure ainsi rattaché au parti qui a présenté la liste et financé, ou non, la campagne électorale.

Pour terminer, je lance un appel à l’ensemble des forces politiques ainsi qu’à la société civile pour qu’elles participent activement et de manière responsable aux « Etats Généraux de la Démocratie » en ayant constamment à l’esprit la défense des intérêts vitaux du pays, le respect des principes fondamentaux de la Démocratie et une volonté réelle de sortir de la crise actuelle.

Il est parfaitement possible de parvenir à une solution mauritano mauritanienne si chaque partie accepte de faire preuve de plus de souplesse dans ses exigences.

Le pays doit rapidement revenir à une légalité Constitutionnelle et éviter à tout prix d’avoir toute la Communauté internationale sur le dos pour une longue période, comme ce fut le cas pour le Zimbabwe avec les résultats que l’on connaît.

Issa Mamadou DIOP
Conseiller municipal de Nouadhibou

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