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3.7.08

Qu'on se le dise franchement : La Mauritanie traverse une crise




Une de plus serait on tenté de dire! Une crise institutionnelle dont les contours restent encore assez imprécis.

Au delà des lectures quelquefois simplistes qui ont tendance à lui donner un habillage "patriotico-moral", l’on se doit de reconnaître que quelque chose n’est pas très nette dans le bouillonnement actuel.

Sans trop verser dans une naïveté primaire ,il serait tentant a priori de considérer que toute cette agitation de la scène politique pourrait être l’expression d’une certaine vitalité politique,d’un besoin d’ancrage d’une culture politique qui s’affranchit des tutelles tribalo-clientélistes.


Que des membres d’un parti, de surcroît de la majorité aient le courage de « chanter faux » après des décennies de discours monolithique et de haussements de tête récurrents, ça me parait particulièrement symptomatique d’une rupture politique que nous tentons timidement, mais sûrement, de négocier.
Que des députés, qui plus est de la mouvance présidentielle, manifestent quelques accès d’humeurs au point de déposer une motion de censure, là également rien de catastrophique dans une démocratie même si, du reste la discipline du parti en prend quelques coups.


Ce qui serait préjudiciable pour la Mauritanie et pour son expérience démocratique, c’est que des gens usent de paravents légalistes pour tenter de légitimer une fronde qui a des relents de positionnements personnels. Parce qu’en définitive les arguments avancés par les frondeurs laissent plus d’un sceptique sur leurs motivations réelles.

Pourquoi faire une fixation sur une poignée d’hommes dont la réputation est certes entachée, mais qui, du moins on l’espère sont dans un autre système, une autre orientation politique différente de celle qui les a formatés.Car s’il est vrai que nous avons désavoué un système, s’il est vrai que nous nous sommes résolument engagés dans la voie de la démocratie, s’il est certain que nous avons substitué au système de Taya, une nouvelle lecture des rapports entre les citoyens, une nouvelle perception de la Mauritanie, une nouvelle conception de la gouvernance, alors que pourront les Boidiel, et autres Cheikh el Avia contre la dynamique nationale ?

Mieux encore, « l’adaptabilité » étant la chose la mieux partagée dans ce pays, ces « caciques » s’adapteront à la nouvelle donne comme l’ont fait - on l’espère - ceux qui mènent la fronde actuelle.


Il s’agit là d’un choix que nous avions fait ; celui de tirer un trait sur le passé « gabegiste » de notre classe politique. Ce choix, nous devons l’assumer jusqu’au bout en leur donnant la possibilité de s’amender eux et tous ceux qui, parce qu’ils font « acte d’opposition » croient être lavés de tout. Ceux qui ont des choses à se reprocher font légion dans ce pays et ils ne sont pas forcément toujours du côté vers lequel on lorgne.


Cette motion de censure gagnerait à être plus crédible, plus pertinente et à ne pas se draper dans des pseudo arguments égoïstes pour tenter de nouveau de berner un peuple qui ne demande qu'à ce qu’on aille maintenant à l’essentiel.


Ibrahima falilou

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