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17.2.08

Visite du premier ministre à nouadhibou



La visite du PM à Nouadhibou ce 16/02 2008 est à l’image des échos qu’en donne la presse nationale assez symptomatique de l’état de délabrement de notre presse et des courants de contradictions qui agitent l’opinion nationale sur l’action gouvernementale :
Sur la presse d’abord : Des journalistes ou ceux qui en tiennent lieu qui ont fait le déplacement de NDB donnent des lectures on ne peut plus opposées sur des faits dont ils ne sont pas du reste les seuls témoins.



Ces appréciations laissent transparaître clairement que la couverture médiatique de l’événement répond plus à des motivations autres que celles du devoir d’informer objectivement. En effet ces « journalistes » croisés dans les coulisses de la visite et qui pour certains n’étaient pas de véritables exemples de modestie, semblaient avoir « perdu le Nord. »
Chacun cherchait par le biais de sa sésame de « carte professionnelle » à rentrer dans les faveurs de tel ou tel « boss » alternant maladroitement souvent les promesses d’un « compte rendu » tendancieux et la menace sournoise d’une « plume » qui pour le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’est pas aussi extraordinaire pour faire frémir une mouche !
L’ombre de feu Habib O/ Mahfoudh ne plane certainement pas dans les dédales de ces « rédactions » fantaisistes qui jettent le discrédit sur ce noble métier. Plutôt que de nourrir la liberté d’expression, ces « journaleux » se nourrissent de la liberté d’expression au grand dam d’un peuple qui cherche à se retrouver dans ce labyrinthe de contrevérités disséminées par des âmes vendues au plus offrant.
Sur la visite elle-même : elle se caractérise par une liberté de ton. Celle du PM d’abord qui a martelé avec une dose de sincérité –feinte ou réelle- que les choses ne peuvent plus être comme elles étaient .Qu’on ne saurait confondre faveurs et droits, privilèges et lois.
Des hommes habitués pendant longtemps à jouir des faveurs de la république ont fini par se faire à l’idée qu’il s’agit d’acquis qu’il faut préserver et ne manquent aucune occasion de crier haro sur un système quand celui-ci tente de remettre le droit et le mérite à la place d’une culture de privilèges acquis à la faveur d’une accointance avec un certain système.
La rupture proposée par le régime actuel et qui, il est vrai tarde à prendre forme et à s’incruster, vise à restaurer le droit et à faire de la justice la seule expression des rapports sociaux : parler de l’esclavage à travers la loi adoptée incriminant cette pratique, amorcer le processus de retour et de réhabilitation des déportés, n’est en rien une dérive mais au contraire une rectification d’une trajectoire mal négociée des années durant.
Ce processus est le seul à même de consolider une unité nationale malmenée par des politiques clientélistes et discriminatoires que l’on se doit de dépasser si on veut bâtir une nation. Ne pas reconnaître cette évidence, c’est vouloir s’entêter à se murer dans des immobilismes caduques sources de haine et de confrontations fratricides.
Le PM sur cette question est en phase avec l’esprit du 03 Août. En cela nous ne pouvons ni ne devons, ni à lui ni au président de la république leur faire un mauvais procès aux relents nostalgiques d’un passé que nous souhaitons déjà passé !
Liberté de ton également de ceux qui ont interpellé le PM : tous ou presque ont dit avec franchise des vérités connues de tous mais qu’il est toujours bon de rappeler en pareilles circonstances :
Que le peuple a faim, on n’a pas besoin d’un dessin pour le comprendre.
Que l’espoir se fait attendre,que l’attente devient de plus en plus longue,qu’il manque une certaine visibilité des grandes orientations de l’Etat, sont autant de certitudes qui n’échappent à aucun citoyen.
Tout cela a été dit, souvent avec véhémence mais toujours j’ose le croire- dans un esprit constructif dont le seul motif est de faire bouger les choses, de bousculer les inerties et de booster les grandes reformes qui doivent nous faire sortir de cette zone de turbulence.
Ce qui par contre n’a pas été dit ou dit maladroitement, c’est pourquoi nous en sommes toujours à ce stade. Le diagnostic a fait défaut. Nous avons mis le doigt sur les maux mais nous avons manqué de mots pour en déceler les véritables causes et par conséquent de proposer des pistes de sortie de crise. C’est une spécificité bien de chez nous : Nous ne sommes pas très pratiques, pas très concrets, assez évasifs ; nous sacrifions l’essentiel au sensationnel !
Le premier ministre est venu avec une proposition du moins pour ceux de NDB. Elle a le mérite d’être pertinente, réaliste et bien ficelée. Mais ne serait –elle pas une proposition de plus, une de trop comme on en a toujours connue. Je le crains et ce pour la raison que voici :
Il est établi aujourd’hui que toute reforme, tout projet, toute orientation n’a de chance de porter et d’être pérenne que si elle un répondant dans la catégorie de ceux qui doivent en bénéficier. Or malheureusement ce qu’on constate, c’est que des projets sont parachutés sur des populations qui n’y comprennent que dalle ! Aucun effort d’explication, d’appropriation n’est fait à l’endroit de ces populations .Elles sont consommatrices et non actrices de leur développement. La relation est restée toujours verticale entre ceux qui définissent, élaborent et exécutent des projets pour des bénéficiaires qui n’ont qu’à consommer. Or la verticalité n’est pas le meilleur gage de succès et de réussite.
Par ailleurs après plus de 40ans d’indépendance, pas grand-chose n’a vraiment changé sous nos cieux ! Les mêmes calvaires, les mêmes galères, le même enfer ! 40 ans durant, chaque visite de président, de premier ministre ou de ministre se solde par la sempiternelle « réunion de cadres ! ». Partout et toujours avec les mêmes ou presque pour se redire les mêmes choses maintes fois rabachées dans une quasi indifférence générale qui frise l’irrespect !Pourquoi ne pas changer ?
Pourquoi ne pas essayer autre chose, avec d’autres ? ceux qui sont les vrais « leaders d’opinion » les véritables relais ; ceux qui par leur action de tous les jours parlent au peuple vivent avec le peuple et vivent le peuple !
Pourquoi s’entêter à confier le destin du peuple à ceux qui sous nos tropiques sont ceux qui pillent ce qui est destiné au peuple, bafouent et piétinent sa fierté ? La Mauritanie est malade de son élite : triste réalité ; mais l’on ne doit pas être malade de notre obstination de notre rigidité de notre fixisme !40 ans de méthode infructueuse, il est temps de changer .C’est une question de bon sens !


























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