La Mauritanie traverse une crise. La Nième devrait –on dire !
Une crise certes moins aigue que les précédentes mais tout aussi porteuse d’incertitudes pour le pays. Une vague de contestations multiformes à caractère social, racial, religieux et politique.
De partout des voix s’élèvent qui, pour dénoncer la cynique discrimination dont est victime une partie de la population, qui pour fustiger l’immobilisme de l’Etat et de la société face à la question de l’esclavage. IRA, Touche pas à ma Nationalité, l’islamisme radical sont autant de vitrines et d’expressions encore latentes d’un mal être social, d’un ras- le -bol chronique et d’une crise identitaire. Une jeunesse qui ne se retrouve pas dans la dynamique sociale faite de compromis douteux et de silences coupables.
Elle veut rompre d’avec cette monotonie historique où la politique, l’administration et l’école reproduisent à échelle industrielle les grandes fractures sociales et où des saupoudrages de façade entretiennent des édifices désuets et anachroniques. Nous avons pendant longtemps joué faux.
Nous nous devons de retrouver de la synchronie, de l’harmonie. Il y va de notre survie en tant qu’entité. Nous n’avons pas le droit de sous estimer ces embryons de contestation ni même de chercher à les étouffer .Ils agissent comme de véritables exutoires à un mal chronique, cynique. Il faut les écouter, les accompagner. Ils doivent à leur tour rester ce qu’ils sont. Des sentinelles de la bonne gouvernance, sociale et politique .Ils ne doivent pas se prendre pour « le centre du monde. » La Mauritanie d’abord !
IRA et ses compères sont une chance pour notre pays de tracer avec les forces du progrès la cadence et le chronogramme de notre évolution .Il faut se mettre à l’heure de l’époque et répondre aux exigences du temps .La discrimination sociale ou raciale est une excroissance pathétique, un contresens historique. Il faut s’en émanciper car notre époque est une invite à la tolérance et à l’égalité .
Nous devons l’aborder à notre rythme mais avec la détermination de ceux qui veulent rattraper le temps perdu et panser les blessures de ceux qui, hier comme aujourd’hui paient au quotidien le prix de l’iniquité et de l’injustice.
Ibro
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