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21.7.10

Mamadou Wane, drépanocytaires : «Avec deux dixièmes d’acuité visuelle restants, ...:

La Mauritanie, à l’instar d’autres pays, a célébré, le 19 juin 2010, la Journée mondiale contre la Drépanocytose, maladie due à la présence dans les globules rouges d'une hémoglobine de structure anormale.

Samedi, 10 juillet 2010, les drépanocytaires mauritaniens, réunis à l’OMS Nouakchott, discutaient pour relancer leur association, créée depuis 2003. Ils seraient motivés par le fait que la maladie n’est plus «orpheline», mais désormais «parrainée» par le Ministère de la Santé.

Pourtant, cette maladie reste «toujours pas très connue chez nous», estiment des drépanocytaires mauritaniens. Certains, parmi eux, se sentiraient, même d’être abandonnés à leur sort. C’est le cas du jeune Mamadou Wane, rencontré, hier, par Nouakchott Info. Il a été évacué au Maroc ; «dans un dans un désert sans ressources», où il a perdu complètement l’œil gauche.



Aujourd’hui, à défaut d’une seconde évacuation, le jeune Wane «risque de perdre l’unique œil qui lui reste.»

Mamadou Wane : «C’est en 1990 que les testes ont révélé que je suis drépanocytaire. C’était à la suite d’une crise drépanocytaire suivie de trois semaines d’hospitalisation. En ce moment, j’étais trop jeune pour me soucier de ma maladie. Mais, plus je grandissais, plus les choses devenaient compliquées. Plus tard, je devrais faire face à ma nouvelle réalité ; la maladie devrait m’accompagner jusqu’à la fin de mes jours.

Je devrais, en plus, subir d’échecs scolaires et d’autres crises récidives. Hélas, j’étais victime d’une maladie «trop chère». Si je pouvais évaluer combien aurait-elle coûté à la famille, je dirais : des millions!

A cause de cette maladie, j’ai traîné, depuis 8 années, des nécroses( Mort d'un tissu organique) au niveau des têtes fémorales(Os de la cuisse) qui m’ont empêché de poursuivre mes études universitaires. J’ai étais alors, une première fois, évacué au Maroc le 30 mars 2009. Mais, de là-bas, commenceront mes cauchemars.

J’ai été largué dans un désert sans ressources ni informations précises. Je n’étais pas averti par le Ministère mauritanien de la Santé du fait que seule l’hospitalisation m’était prise en charge. Imaginez, pour les prothèses(pièces artificielles remplaçant un organe ou un membre) qui devaient remplacer les têtes fémorales, l’hôpital Hassan 2 de Fès me facturait une somme de 17 000 dirhams. Sachez que 1000 Dirhams équivalent, à peu près, à 30 000 UM.

Calculez le reste. Faute de moyens, cette opération ne sera pas effectuée. Du coup, l’évacuation n’avait plus de sens.

Quelques mois après, toujours au Maroc, ne savant plus à quel saint se vouer, la mauvaise nouvelle tombe. On me signale un «décollement de rétine(Membrane formée au fond de l'oeil recevant les impressions lumineuses.)», suite à une baisse d’acuité visuelle. Désormais mon œil gauche est perdu. Et avec deux dixièmes d’acuité visuelle restants, les médecins s’inquiètent que mon œil droit ne subisse le même sort.

De retour en Mauritanie, par le compte de la famille, on m’a envoyé à Dakar chez un ophtalmologue. Celui-ci m’a révélé que cette intervention relève d’une haute technologie qui ne se faisait pas à Dakar. Il m’a donc conseillé de m’adresser à l’hôpital Hôtel-dieu à Pari. D’autres médecins m’ont recommandé de partir en Tunisie.

J’ai donc ficelé un autre dossier en vue d’une seconde évacuation ; ultime chance pour récupérer une vue normale. Mais ce dossier dorme depuis 4 mois dans les tiroirs du Ministère de la Santé. Cela me fait s’interroger : Qu’est ce qui manque dans ce dossier pour que cette évacuation aboutisse? Est ce qu’on évacue les citoyens mauritaniens selon leur statut social?

En attendant que le Ministère de la Santé fasse la pluie et le beau temps, en attendant le bon vouloir des autorités sanitaires, l’obscurité gagne ma lumière. Est-ce normal?»

Mohamed Diop






info source ;www.cridem.org

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