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14.7.08

Bababé : Un Talibé en fuite se noie dans un cours d’eau


Il s’appelle Issagha, il est âgé de 10 ans et il suivait des cours d’enseignement coranique dans une Mahadra tenue par un grand érudit de la ville. L’enfant avait disparu depuis 72 heures et son maître accompagné de ses disciples l’avait cherché en vain.
Et ce n’est qu’hier matin, que le corps sans vie du jeune talibé a été retrouvé flottant dans une mare à l’écart des sentiers.
Ce sont des éleveurs suivant leur bêtes qui l’ont retrouvé et qui ont donné l’alerte. Le petit garçon aurait fugué pour essayer de rejoindre ses parents qui résident dans le village d’Ouro Soghi (Sénégal d’où il est originaire).
Il aurait d’après les constats faits, tenté de traverser à la nage le cours d’eau très profond à cet endroit surtout en ce début d’hivernage. Ce drame qui n’est pas le premier du genre pose le problème de la prise en charge des élèves dans les écoles coraniques mais aussi l’absence de structure de suivi de ces enfants apprenants qui sont par ailleurs frappés de plein fouet par le phénomène de la mendicité juvénile.

Cette mendicité forcée et la maltraitance qu’elle engendre doivent être prises à bras le corps par les autorités concernées mais aussi et surtout par la société civile dont l’objet est la protection de l’enfance.

Par ailleurs la mare dans laquelle l’enfant se serait noyé, résulterait des travaux effectués dans le cadre de la réalisation de certaines infrastructures routières ou hydro agricoles. C’est ainsi que l’entreprise EMO JOCCI chargée des travaux de réalisation du moyen périmètre de Bababé d’une superficie de 150 ha est déjà dans le collimateur des paysans de la ville qui l’accusent d’être responsable des risques encourus par les populations dans cet endroit devenu dangereux à cause des carrières de prélèvement creusées ici et là.

Pourtant, l’article 79 de la loi 99. 013 en date du 23 Juin 1999 portant code minier, stipule que : « A la fin des travaux, l’exploitant, outre l’application de l’ensemble des engagements déjà mentionnés, doit réhabiliter le site pour respecter les caractéristiques essentielles du milieu environnant. Le dépôt mentionné à l’article 76 ci-dessus sera libéré lors de la réalisation des travaux de réhabilitation ou utilisé par l’administration compétente pour les faire réaliser.
Au cas où le montant serait insuffisant, des fonds supplémentaires seront requis de l’exploitant. »Dorés et déjà les habitants de Bababé ont adressé une correspondance en ce sens au Wali du Brakna pour réclamer avec insistance la réhabilitation de cette zone de carrière comme on l’appelle, c'est à dire la refermer définitivement en comblant les fosses laissées béantes par les entreprises des travaux. Q N

Le coordinateur régional de l'ONG AMES- Enfants Déshérités est arrivé mardi sur les lieux pour s'enquerir sur les raisons liées à la fuite de ce mendiant


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